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çons dans ma chambre ; il me fit présent d’une clef par ordre de matières de son Dictionnaire, que j’étudiai avec beaucoup d’attention. Tous ces cours ne me rendirent point savante, mais ils me donnèrent des notions générales qui, par la suite, ont rendu mes lectures plus agréables, mes voyages plus instructifs, et qui, même, m’ont été utiles dans mes études littéraires.

J’avois fait, pendant mon séjour à Spa, et tout de suite après mon retour, plusieurs petites comédies pour mes filles ; les trois premières furent, Agar dans le désert, les Flacons, et la Colombe. Je les leur fis jouer sur un petit théâtre de société qu’on me prêta. J’invitai à ce petit spectacle environ soixante personnes. Le succès de ces deux pièces fut prodigieux. Pulchérie, ma seconde fille, avoit dans ce genre un talent merveilleux. À peine âgée de huit ans, elle fit fondre en larmes tous les spectateurs dans le rôle d’Agar, et elle montra autant de talent dans le comique. Mademoiselle Sainval l’aînée, de la Comédie-Françoise, lui donnoit des leçons dans le genre tragique, et je me chargeois de lui faire jouer les rôles comiques ; elle excella également dans