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pour une grande représentation ; mais tout à coup l’affaire manqua, parce que M. de Boines fut subitement renvoyé, et M. de Sartine lui succéda ; il étoit ennemi personnel de M. de Genlis : à dire la vérité, je ne m’en affligeai pas, mais j’ai beaucoup regretté depuis ce grand et long voyage, qui m’auroit instruite, qui auroit fait beaucoup d’honneur à mon caractère, et qui, par la suite, m’auroit épargné bien des embarras et bien des peines.

En revenant de Suisse, j’avois trouvé à Paris madame de Potocka, qui ne comptoit passer que deux ou trois mois en France, et qui, à cause de moi, y resta beaucoup plus long-temps ; afin de ne la point quitter, je m’étois arrangée pour n’être pas cette année du voyage de la cour à Fontainebleau. J’allai avec elle, ma mère, mes enfans, M. de Genlis, le comte de Brostocki, un jeune Polonois, parent de madame de Potocka, et M. de Sauvigny, passer tout ce temps, c’est-à-dire six semaines, à Versailles, où nous nous établîmes dans les appartemens du Palais-Royal ; on appeloit ainsi les logemens de M. le duc d’Orléans, de M. le duc et de madame la duchesse de Chartres, dans l’intérieur du châ-