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prince lisoit en homme d’esprit et en monarque éclairé.

Après avoir fait un voyage instructif et charmant, je revins en France par le fort de l’Écluse et par Lyon, et j’arrivai au Palais-Royal dans les premiers jours de l’automne, après une absence de cinq mois et demi.

M. de Genlis, peu de jours après mon arrivée, me dit que, le gouvernement de l’Île Saint-Domingue étant vacant, il désiroit l’obtenir, ce qui seroit facile, ajouta-t-il, parce que le ministre de la marine, M. de Boines, étant très-favorablement disposé pour lui, il ne s’agissoit que d’engager madame de Lamballe à faire demander ce gouvernement par la reine. Je déclarai à M. de Genlis que je ne consentirois point à solliciter pour lui un tel éloignement, à moins de le suivre ; il combattit cette résolution, mais en vain ; il ne m’est jamais arrivé, après avoir annoncé un dessein extraordinaire et pénible, de m’en être dédite ; il fut convenu que j’irois à Saint-Domingue. Madame de Lamballe parla à la reine et obtint ce que nous désirions. La chose paroissoit tellement sûre, que nous commandâmes ce qu’il faut d’argenterie et de linge