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noit de toute l’Europe, dans cette saison, consulter ce grand médecin. En arrivant à Lausanne, il me fut impossible de trouver un logement. Pendant que M. Gillier et M. Ott en cherchoient en vain, j’étois tristement dans ma voiture avec ma femme de chambre. Un jeune homme, appelé le prince de Holstein, que j’avois rencontré dans la bibliothèque de Bâle, étoit à sa fenêtre, me reconnut, vit mon embarras, descendit, vint à ma voiture, l’ouvrit, me pria d’en descendre, me donna la main, en me disant qu’il alloit me mener chez une dame qui me logeroit. Charmée de cette aventure, je me laissai conduire ; au bout de la rue, il me fit entrer dans une maison ; nous montons un escalier, nous traversons plusieurs pièces, et nous entrons dans un joli salon, où je trouve une jeune dame toute seule, d’une figure fort agréable, et qui jouoit de la guitare ; c’étoit madame de Crouzas, depuis madame de Montolieu, auteur de jolies

    servations qu’il a faites au chevet de ses malades ; les plus célèbres sont : Avis au peuple sur la santé, Avis aux gens de lettres sur le même objet. Les vertus et la bienfaisance de Tissot égaloient son talent. Il est mort à Lausanne en 1797, âgé de soixante et dix ans.

    (Note de l’éditeur.)