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la Bibliothèque du Roi ; il a eu pour moi pendant six ans la plus grande obligeance, m’indiquant et me prêtant tous les livres qui pouvoient m’instruire, et même des manuscrits. J’ai trouvé dans son amitié et dans sa conversation une source d’instruction qui m’a été de la plus grande utilité. J’allois souvent lui faire des visites à la bibliothèque, dont il me montroit les livres les plus curieux. Il me fit faire connoissance avec un savant, nommé M. d’Aimeri, qui demeuroit sur le Palais-Royal, et qui avoit une superbe collection de médailles antiques, et en outre la plus belle collection de miniatures en émail, de Petitot, qui, après sa mort, fut achetée par le roi. J’allois aussi, à peu près tous les quinze jours, au Jardin du Roi, voir mon amie mademoiselle Thouin, qui me menoit dans le cabinet d’histoire naturelle, et dans les serres, où l’on m’expliquoit toutes ces merveilles de la nature. Un jour que j’étois avec elle et M. Thouin, son frère, dans les serres, j’y vis arriver un jeune homme de quatorze ou quinze ans, d’une figure charmante, qui, venant à moi, me dit que son père avoit un désir passionné que j’allasse chez lui, pour me faire voir deux ou