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mais le chevalier de Durfort en avoit une très-bien composée, et il me prêtoit tous les livres que je lui demandois. Une des choses qui m’attachoient le plus à la lecture, c’étoit la constance avec laquelle j’ai toujours fait des extraits, et le plaisir extrême que je trouvois à en augmenter le nombre. J’étois alors très-avancée dans la connoissance de la littérature françoise et de l’histoire. J’avois pris le goût de l’histoire naturelle dans mes voyages à Chantilly. Le beau cabinet de M. le prince de Condé, et l’amitié du bon et savant M. de Bomare, qui en avoit la direction, me don- [1]

  1. Le père de Valmont de Bomare, avocat au parlement de Rouen, destinoit son fils au barreau ; mais la vocation du fils l’emporta, et l’histoire naturelle devint son unique étude. Il voyagea, aux frais du gouvernement, dans les pays étrangers, et revint à Paris en 1756, riche de matériaux précieux, d’observations et de connoissances. Il ouvrit des cours qui eurent une grande vogue. Il a composé plusieurs ouvrages sur l’histoire naturelle ; le plus célèbre est le Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle : il en a été fait plusieurs éditions ; celle qui fut publiée à Lyon en 1800 est en quinze volumes in-8o. Valmont de Bomare, né à Rouen le 17 septembre 1731, est mort à Paris le 24 août 1807.
    (Note de l’éditeur.)