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De retour à Paris, je me livrai à l’étude avec plus d’activité que jamais. J’ajoutai à mes occupations celle de peindre des fleurs en miniature. Madame de Puisieux m’avoit demandé de lui donner une petite tabatière bien légère et bien commune, qu’elle pût laisser toujours sur son métier. Je peignis pour un dessus de boîte un chiffre en fleurs, entouré d’une guirlande, que je fis mettre sur une boîte de bois de figuier. Ce petit ouvrage fut trouvé si joli, que tous mes amis m’en demandèrent ; j’en fis dans ce temps plus d’une douzaine de suite. Je ne manquois pas de livres au Palais-Royal. Une chose étonnante, c’est que M. le duc d’Orléans, qui possédoit de si belles collections en pierres gravées et en tableaux, n’avoit point de bibliothèque ;

    cependant si elle en eut assez pour ne pas succomber dans une procédure criminelle où elle fut impliquée, elle ne put éviter d’être arrêtée et détenue d’abord au Châtelet et ensuite à la Bastille. Elle est morte à Paris en 1749, dans un âge avancé. Elle a laissé plusieurs romans, à la composition desquels Pont-de-Vesle, son neveu, ne fut pas étranger. Le recueil de ses œuvres forme sept petits volumes in-12, imprimés à Paris en 1786.

    (Note de l’éditeur.)