Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment cette maison de prince, parce qu’on y jouissoit de la plus parfaite liberté. Le prince ne paroissoit dans le salon que le soir, deux heures avant le souper. Quand il n’alloit pas à la chasse, il passoit ses journées dans l’appartement de madame la comtesse de Bouflers. Toutes les dames étoient maîtresses de dîner dans leurs chambres et d’y rester jusqu’au souper. M. le prince de Conti, âgé alors de cinquante ans, avoit la plus belle et la plus majestueuse figure ; il avoit montré beaucoup de valeur et de talent à la guerre. Protecteur ardent de tous ceux qui lui étoient attachés, il avoit de véritables amis ; il étoit le seul prin-

    l’affaissement des chairs causé par l’opération, ôte la beauté de cette sculpture.

    (Note de l’auteur.)

    Le prince de Conti, cinquième du nom, étoit né à Paris le 13 août 1717. Il se distingua dans la guerre de 1741 par sa bravoure personnelle et par ses talens comme général. Il mourut le 2 août 1776. Un poëte a fait de lui ce portrait :


    Des héros de son sang il augmenta l’éclat ;
    Mécène des savans, idole du soldat,
    Favori d’Apollon, de Thémis, de Bellone,
    Il protégea les arts et défendit le trône.

    (Note de l’éditeur.)