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avoit une figure très-noble, les manières d’un grand seigneur, de la douceur et de la gaieté, de la prétention à la singularité, et cependant du naturel ; son caractère étoit loyal et particulièrement obligeant. La duchesse d’Ursel, fille de la belle et vertueuse duchesse d’Aremberg, étoit, à cette époque, dans la première fleur de la jeunesse une fraîcheur éclatante, une agréable physionomie, lui tenoient lieu de beauté ; elle étoit charmante par la gaieté, la douceur, et une égalité d’humeur qui ne se démentoit jamais. J’avois porté ma harpe ; nous faisions de la musique tous les soirs : on causoit, on dansoit, on faisoit beaucoup de déguisemens, surtout pour m’attraper ; chose qui a toujours été très-facile. Madame d’Ursel,

    été précédé dans cette ville par sa réputation d’homme aimable, spirituel, et d’une grande sûreté dans la société. Le plus ridicule des opéras comiques, Cephalide ou les autres mariages Samnites, imprimé à Bruxelles en 1776, fut attribué au prince de Ligne : il a composé des vers françois trop agréables pour être l’auteur d’un si méchant ouvrage.


    Ce prince est mort à Vienne, le 15 décembre 1814. Il n’étoit feld-maréchal que depuis six ans.

    (Note de l’éditeur.)