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politesse poussée quelquefois à l’excès, et il étoit peu communicatif. Il n’avoit ni les agrémens, ni le caractère ouvert et franc, ni la gaieté de son frère, le chevalier de Babantane.

Il y avoit encore au Palais-Royal monsieur et madame de Saint-Élix : la dernière avoit été attachée à la feue duchesse d’Orléans ; c’étoit une femme du plus rare mérite, par sa vertu et la perfection de son caractère et de sa conduite ; son mari avoit les mêmes vertus ; ils vivoient l’un et l’autre très-retirés, et venoient fort rarement dîner chez la princesse.

Outre quelques personnes du dehors que j’ai déjà mentionnées, on voyoit encore souvent, les petits jours, au Palais-Royal, monsieur et madame Duchâtelet, qui ont depuis péri sur un échafaud. M. Duchâtelet étoit sérieux et silencieux, mais il avoit, dit-on, beaucoup de mérite, et il a laissé des mémoires qui montrent la plus belle âme. Madame Duchâtelet eut toujours une conduite irréprochable, et ne se mêla jamais d’une seule intrigue ; ce fut elle que madame la duchesse de Grammont défendit au tribunal révolutionnaire avec autant de courage que d’énergie. M. de Talleyrand[1],

  1. Depuis prince de Talleyrand.