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tesse de Rumin, étoit, après moi, la plus jeune des dames de madame la duchesse de Chartres ; elle étoit veuve depuis deux ans, et mère d’une enfant âgée alors de cinq ou six ans, qui a été depuis madame de Chambord. La comtesse de Polignac n’étoit pas jolie, mais l’extrême petitesse de sa taille, un pied imperceptible, de petites mains charmantes, une physionomie agréable et quelque chose d’enfantin dans ses manières, donnoient à toute sa personne de la grâce et de la gentillesse ; elle étoit aimable et bonne, je n’ai jamais eu à me plaindre d’elle, et sa mort, arrivée peu d’années après, m’affligea beaucoup.

Il y avoit encore au Palais-Royal quelques dames qui avoient été attachées à la feue duchesse d’Orléans, elles avoient conservé leurs logemens, et elles venoient souvent dîner et souper chez la jeune princesse. L’une de ces dames étoit madame la marquise de Barbantane, de l’âge de madame de Blot, et l’une de ses amies intimes. Elle avoit été dame de la feue duchesse, et depuis gouvernante de madame la duchesse de Bourbon, sœur de M. le duc de Chartres ; la jeune princesse ne fut remise qu’à quinze ans entre ses mains, elle y resta jusqu’à son entrée dans le monde,