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à ma tante que la reconnoissance me fixoit auprès de madame de Puisieux, et il ne fut plus question de cette place. Huit mois après madame de Custines mourut ; je restai alors plus de trois mois sans aller dans le monde, ensuite j’y retournai avec ma tante, que j’avois très-peu vue depuis la mort de mon amie ; elle me mena souvent au Palais-Royal et au Raincy, que venoit d’acheter M. le duc d’Orléans. On me reparla d’une place auprès de la jeune princesse que je trouvois charmante de figure et de caractère, car on n’a jamais vu de jeune princesse plus naturellement obligeante et d’une bonté plus parfaite. Cependant, je ne m’engageai point ; mais, de retour à Paris, je confiai à madame de Puisieux, à qui je n’en avois jamais parlé, tout ce qu’on m’avoit dit à ce sujet, je ne lui cachai qu’une chose, la promesse que j’avois faite à madame de Custines, et tout ce qu’elle m’avoit dit contre !… Mais je lui détaillai tous les avantages de cette place quand on avoit des enfans : des régimens dont les princes disposoient, et qui étoient toujours donnés aux enfans ou aux gendres des dames, leurs propres places qu’elles pouvoient céder à leurs filles ou à leurs brus, la protection