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perbe maison qu’ils occupoient rue de Grenelle. J’avois renoncé, mais par un motif honorable, à la place qui m’avoit été promise chez Madame. Le roi décida que ces places ne seroient données qu’aux femmes qui iroient chez madame du Barri. On pense bien que cette décision ne fut pas formellement annoncée, mais elle eut lieu de fait. On fit pressentir quelques personnes qui étoient sur la liste ; on appeloit cela être invité à faire partie de la société du Roi. Pour moi, on ne me fit rien dire, mais nous apprîmes de toutes parts qu’une grande partie des personnes désignées, alloient chez madame du Barri. Il suffisoit de le faire demander, on étoit aussitôt reçu. M. de Genlis n’étoit pas d’humeur à me prescrire une telle démarche, que d’ailleurs nulle autorité n’auroit pu obtenir de moi. Ses parens pensoient de même ; mais les places ne furent accordées qu’à cette condition, ainsi je n’en eus point, malgré la parole si authentiquement donnée. Si j’avois eu cette place, ma destinée eût été bien différente ! J’aurois certainement suivi la princesse à laquelle j’aurois été attachée. Le Roi, dans les loisirs de l’exil, m’auroit distinguée peut-être, je me serois trouvée dans