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mières. Madame de Balincour et madame de Ranché, sœur de son mari, une charmante et jolie personne, se jetérent sur mon lit ; M. de Balincour et le reste de la compagnie s’établirent en cercle autour du lit ; on causa, on dit mille folies jusqu’à trois heures du matin ; alors M. de Balincour disparut, et revint un moment après en garçon pâtissier, tenant une immense corbeille pleine de pâtisseries, de confitures sèches et de fruits. On fit un réveillon qui dura jusqu’à cinq heures, parce que M. de Balincour passa plus de trois quarts d’heure à nous proposer toutes sortes de divertissemens ; des violons, la lanterne magique, les marionnettes, etc. ; enfin, on me laissa dormir ; je ne me réveillai qu’à midi et par de nouvelles gaietés de M. de Balincour. M. de Genlis vint me chercher ; on le retint avec moi, et d’autorité on nous garda cinq jours pleins. M. de Genlis, secondant parfaitement M. de Balincour, fit vingt couplets de chansons, il se déguisa de mille manières ; on dansa, on alla aux spectacles, à la foire, à la halle, on joua à des petits jeux ; on fit de la musique, on se divertit sans relâche : je n’ai jamais passé cinq jours de suite aussi turbulens. Le maré-