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solennellement sa parole qu’elle n’en parleroit de sa vie à M. le duc de Chartres ; je connoissois la sûreté parfaite de sa parole. Cette princesse, plus jeune que moi de six ans, doit me survivre ; elle se souviendra certainement de ce fait qui la frappa beaucoup[1].

Ma lettre outra de colère M. le duc d’Orléans, ainsi que ma tante, à laquelle il la montra, et tous les deux ne me l’ont jamais pardonnée. Cependant, sans en rien attendre, je mis tous mes soins, réunis à ceux de madame la duchesse de Chartres, pour adoucir M. le duc de Chartres. Il avoit déclaré qu’il ne mettroit jamais les pieds chez madame de Montesson ; néanmoins il y retourna, il y soupa deux ou trois fois dans l’hiver, ce qui a continué tous les ans. Cette conduite (que ; je l’ose dire, il n’auroit jamais eue sans moi) auroit dû suffire : elle étoit indulgente et convenable ; mais elle ne satisfit nullement ma tante, qui vouloit être admirée, adorée. Il est vrai que M. le duc de Chartres recevoit mal les espèces de minauderies et de petites caresses qu’elle lui faisoit de temps en temps. Elle

  1. Cette princesse étoit née en 1753.
    (Note de l’éditeur.)