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vanité se mêle à ce noble sentiment, on veut donner un éclat surnaturel à son action, et on la gâte. Je répondis à M. le duc d’Orléans, non-seulement d’une manière peu convenable, mais avec impertinence ; ma lettre commençoit assez bien, je disois que je ne me reconnoissois aucun droit qui pût me donner sur l’esprit de M. le duc de Chartres l’ascendant qu’il me supposoit ; que d’ailleurs M. le duc de Chartres, pour lui donner des preuves de respect et d’attachement, n’avoit besoin d’aucune influence étrangère. Mais, après avoir rejeté avec beaucoup de dédain l’offre en effet très-grossière de l’assurance de la succession de ma tante, j’ajoutois cette phrase : Je ne regarderois comme légitime, et je n’accepterois de la succession de ma tante que son héritage de famille. Je n’aurois rien pu dire de plus choquant si ma tante n’eût été que la maîtresse de M. le duc d’Orléans ; et elle étoit sa femme avec le consentement du roi, et elle avoit été mariée par l’archevêque de Paris ! Mais quoique véritablement duchesse d’Orléans, elle n’en pouvoit porter le nom, et je sentois qu’à sa place, n’ayant point de rang à soutenir, j’aurois mis ma gloire à me contenter de mes qua-