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d’Orléans n’épousa ma tante qu’un mois après mon entrée au Palais-Royal ; et, puisque je romps l’ordre chronologique, je vais achever de rendre compte ici des suites de ce mariage. M. le duc d’Orléans fut, comme je l’ai dit, très-fâché du mécontentement de son fils ; il confia son chagrin au bon Monsigny qu’il aimoit et estimoit avec raison, et qui, sous prétexte de prendre ses ordres pour des détails relatifs à sa place, avoit les matins avec lui de longs entretiens dans lesquels M. le duc d’Orléans lui parloit avec une confiance qu’il n’avoit avec aucune des personnes considérables qui lui étoient attachées. Monsigny alloit aussi très-souvent chez ma tante qui le demandoit pour lui faire répéter quelques morceaux de musique ; de là il passoit chez M. le duc d’Orléans qui le retenoit toujours pour causer. M. le duc d’Orléans, au moment de partir pour Villers-Cotterets où nous devions aller huit jours après, chargea Monsigny de me dire que, si je pouvois engager M. le duc de Chartres à se rapprocher de ma tante, et à la traiter parfaitement bien, elle assureroit à mes enfans la terre de Sainte-Assise et sa belle maison de Paris ; tout cela pouvoit valoir soixante-dix ou quatre-vingt