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finit mon rôle de confidente. Madame de Montesson formoit un projet qu’elle ne vouloit pas me confier, et je n’ai su tout ce que je vais dire, que par les autres confidens, le vicomte de La Tour du Pin et Monsigny, à qui M. le duc d’Orléans disoit tout dans ce temps.

Madame de Montesson n’avoit jamais promis sincèrement le délai de deux ans ; M. le duc de Chartres avoit sa parole par écrit, mais cette idée ne l’arrêta point. Elle avoit bien recommandé à M. le duc d’Orléans de ne point parler au roi de cette circonstance, car ce seul fait auroit prouvé que M. le duc de Chartres n’avoit donné son consentement qu’à regret. Après de rapides réflexions, ma tante dit à M. le duc d’Orléans que l’écrit du roi n’étoit rien, si l’on différoit à en profiter, que Louis XIV s’étoit rétracté pour mademoiselle de Montpensier, que l’on avoit plus à craindre encore pour un si long délai. M. le duc d’Orléans montra de justes craintes du mécontentement de son fils ; ma tante répondit que l’on prendroit toutes les précautions nécessaires pour lui cacher ce secret, et enfin il fut décidé que le mariage secret se feroit sur-le-champ. On montra à l’archevêque le consen-