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moiselle de La Motte ; M. de Genlis y consentit. M. de Puisieux s’occupa vivement de cette affaire ; cinq semaines après, il dit à M. de Genlis qu’il espéroit réussir ; M. de Genlis ne s’en soucioit déjà plus, mais il n’osa l’avouer. Au bout de quelque temps M. de Puisieux lui dit que la chose étoit sûre, et qu’il avoit donné sa parole ; M. de Genlis n’eut pas le courage de lui déclarer ses sentimens, et ce fut dans ce moment que je me mariai. Ainsi, M. de Puisieux devoit être excessivement mécontent que celui qu’il regardoit comme son fils, et qui n’étoit pas riche, épousât une jeune personne qui n’avoit rien, et surtout qu’il lui eût laissé faire une infinité de démarches superflues, et donné sa parole en vain !… aussi, sa colère a-t-elle été violente et longue.

Huit jours avant mon mariage, nous quittâmes Saint-Joseph, et nous allâmes demeurer chez madame la comtesse de Sercey, ma tante, qui logeoit dans le cul-de-sac de Rohan. Je me mariai là à sa paroisse à minuit. Le lendemain, on déclara mon mariage, qui fit beaucoup de bruit, car la colère de M. de Puisieux, qui se plaignoit avec amertume, fit, pendant plusieurs jours, le sujet de toutes les conversations. M. de