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est vrai qu’il avoit fait je ne sais quel ouvrage sur l’harmonie, c’étoit d’Alembert ; il se fit présenter chez ma mère et parut charmé de ma harpe. Il avoit une figure ignoble, il contoit des historiettes burlesques, avec une voix de fausset aigre et criarde, il me déplut beaucoup. Je voyois souvent aussi, dans ce temps, le célèbre Rameau[1], pour lequel j’avois une grande vénération. Mais j’ai oublié de parler d’un personnage très-singulier que j’ai vu presque tous les jours, pendant plus de six mois, avant le départ de mon père ; c’étoit le fameux charlatan, comte de Saint-Germain[2]. Il avoit

  1. Jean-Philippe Rameau, né à Dijon en 1685, obtint des lettres de noblesse en 1764, qu’il ne fit point enregistrer, par économie. Il mourut dans la même année. Il fit la musique de vingt grands opéras. Ses principes en musique sont consignés dans deux ouvrages qu’il publia, l’un presqu’au commencement, l’autre vers la fin de sa carrière le premier est intitulé, Démonstrations du principe de l’Harmonie ; l’autre, Code de la Musique.
    (Note de l’éditeur.)
  2. Dans l’année 1815, on a cité, au mois de mai, dans le Journal de l’Empire, plusieurs traits de ce comte de St.-Germain, traits tirés, dit-on, des mémoires inédits d’un baron de Gleinhau ; toutes ces anecdotes sont faus-