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des amateurs furent immédiatement recherchées : le classement commençait à se faire. Alfred Sisley prenait la place qui lui était légitimement due dans la glorieuse lignée des paysagistes qui ont célébré la beauté des saisons et le charme de l’heure. Tout musée, toute galerie, qui prétendent aujourd’hui à raconter l’histoire du grand art de notre XIXe siècle, raconteraient incomplètement cette histoire, s’ils ne présentaient pas, à leur date, les peintures douces, délicates, lumineuses, qui correspondent aux divers moments de l’évolution du talent d’Alfred Sisley.

Sisley relève dès à présent de l’histoire de l’art. On le définira, comme tous les autres artistes, même les plus grands, mais il sera chez lui aux musées de l’avenir, avec un nom impossible à éluder, et des pages délicieuses, où les hommes qui ne sont pas encore nés trouveront à se réjouir et à s’émouvoir de l’une des plus fines sensibilités de notre temps.

Il a été et il restera le poète délicieux des bords des rivières, et de ces petites villes qui épanouissent leur beauté fraîche et tranquille sur les bords de la Seine et du Loing, Saint-Mammès où il habita longtemps, Moret où il est mort, où il a maintenant son monument.

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