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du matin en hiver, les après-midi d’été. Il a exprimé délicatement les effets produits par le feuillage uni à la pierre, par la fuite d’une rivière, par la végétation d’un coteau exposé au soleil. Il a été délicieux et subtil dans les indications de perspectives et les transparences d’atmosphère, ce qui lui a naturellement valu les accusations de brutalité et de maladresse. Mais les accusations s’évaporent et le charme de la peinture reste.

En dehors des Salons, lorsque Sisley fit des expositions d’ensemble de ses œuvres, le spectateur pût apprendre un chapitre de l’histoire de la peinture, vivre par la pensée une belle existence d’artiste. Je voudrais faire passer encore sous les yeux du lecteur les transpositions de quelques-unes des belles pages maintenant dispersées où s’est exprimé le génie particulier de ce poète méditatif que fut Sisley. Je revois cet ancien tableau (de 1868), le Chemin bordant le parc de Courances, une route dans l’herbe, une masse de verdure, une rase campagne, un aspect tranquille animé par un cabriolet incliné au trot d’un cheval blanc. Je le rapproche des toiles de l’automne de 1896, Soleil couchant, Septembre, la Route de Saint-Mammès, Effet du soir : ce n’est plus le feuillage d’un vert

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