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sur les personnes qui l’avaient connu, sur les parents qui pouvaient lui avoir survécu.

Ce fut tout d’abord en pure perte. Il y avait déjà, depuis le drame, plusieurs années qui étaient tombées à l’abîme de l’oubli. Tout ce qu’elle cherchait était du passé mort, enterré dans l’immense fosse commune de l’éternité, sous la terre indifférente qui recouvre tous nos espoirs, tous nos sentiments, tous nos actes, tout ce qui a été pendant un moment et qui ne sera jamais plus.

À peine, ici ou là, se souvenait-on du jeune homme, et encore, c’était plutôt la catastrophe de sa disparition, de sa mort sinistre à la ferme, qui était restée dans le souvenir. De lui, on ne savait presque plus rien.

— O l’était un grand, — disaient les uns, — qu’avait l’air bé triste !

— O l’était un p’tit, — affirmaient les