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» Lui, il est jaune et rouge, il est magnifique de couleur, et tout remué de vent. Mais il a déjà l’odeur de la mort.

» Il annonce pour bientôt le grand sommeil de la Terre. La nature semble attristée par sa future destinée. Les arbres sont en mouvement, tout encolérés sous la brise, ou bien restent immobiles et résignés comme s’ils abritaient des tombes.

» La campagne, parée de sa beauté dernière, n’a plus rien des grâces de sa jeunesse. Elle déploie, en revanche, tous les charmes de son épanouissement. Elle nous convie à sa fête suprême.

» Le dernier parfum de tout ce qui a vécu se concentre. C’est un baume consolateur qui m’enivre, me console de m’en aller avec tout ce qui va disparaître.

» Le Soleil, qui a fait se multiplier les germes, et jaillir à profusion les jeunes pousses, semble lui-même fatigué d’avoir ainsi brûlé la Terre. Il ne la regarde plus