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Plus d’air, c’est le feu qui règne, la grande cuisson qui commence.

» Les après-midi sont lentes et lourdes, envahies par un sommeil de fièvre. Les cosses et les épis sèchent, craquent, rôtissent.

» Il faut la pluie d’un orage, la pluie large et tiède, pour rendre la force à ce qui est mourant sous la brûlure du ciel.

» Après la pluie, les feuilles reverdissent, les fleurs refleurissent, les racines cachées dans la terre humide boivent avec avidité, et le soleil revient encore pour faire le blé gonflé de farine, le raisin vermeil, les pêches pareilles à des roses.

» C’est la fin. Plus la beauté aura été rayonnante, plus la maturité sera sèche et fanée. Après la flamme qui consume, il n’y a plus, dans les champs et dans les vergers, que des squelettes calcinés.

» La Terre est fatiguée d’enfanter. Elle a donné tout ce qui était en elle. Elle veut se