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montrent une à une. Les plantes paraissent, s’épanouissent comme des enfants joyeux, grandissent vite et travaillent. Voici des fleurs, bientôt des fruits.

» Les bestioles s’envolent ou cheminent. L’herbe est remuante d’insectes, et les feuillages sont remplis d’oiseaux.

» La campagne est le grand Paradis où toute liberté règne.

» L’homme se réjouit, et il lutte contre l’envahissement de la nature. Dès l’aube, sur son champ, le dos courbé, les mains actives, il arrache les mauvaises plantes qui prennent la place de la future moisson. Il songe à sa récolte. Il a laissé son fusil accroché à la cheminée, et son chien dort à l’ombre de la haie. Il n’a, pour défendre ses graines et ses fruits à peine formés, que de vieux chapeaux et de vieilles loques, dressés sur des piquets, et qui s’agitent parfois sous la brise.

» Bientôt, tout est immobile. Le soleil concentre ses rayons sur le sol crevassé.