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» Les matins sont gais, et les soirs aussi sont joyeux, parce qu’ils annoncent, avec toutes leurs étoiles, la clarté du lendemain.

» Les nuits illuminées sont traversées tout à coup, quand tout dort dans le silence, par le chant du rossignol. Dans la feuillée, le petit oiseau invisible chante sa joie d’un instant, à faire croire qu’il pleure, qu’il s’évanouit, qu’il va mourir.

» Le crapaud aussi, dans l’ornière, soupire quelque chose d’une petite voix timide, toujours la même note de cristal. On dirait qu’il veut répondre au rossignol, et qu’il souffre de ne pouvoir faire monter sa plainte jusqu’à cette magnifique voix. Le grillon fait entendre sans arrêt sa cliquette. Les grenouilles bavardent autour de la mare.

» Ils sont tous à leur poste, nos compagnons printaniers. Ils vont vivre comme nous, heureux, puis malheureux. Le printemps, c’est l’enfance avec tout son espoir.