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Les coqs, à la crête rouge insolente, aux plumes bariolées, se dressaient en victorieux parmi les poules rapaces toujours en quête vers le sol. Les dindons prélassaient leur omnipotence. Les pintades allongeaient leurs cous et leurs têtes de reptiles pour prendre leur part de festin, puis couraient au hasard en jetant leurs cris abominables d’assassinées. Les paons balayaient le sol de leurs lourdes robes constellées d’émaux verts et bleus, et s’en allaient à tout instant du jour s’admirer au morceau de miroir fixé pour eux à la muraille. Des poussins, nouvellement éclos, gardaient encore la forme d’œufs auxquels seraient venus un peu de duvet jaune, une tête et deux pattes. Des canards se frayaient passage avec un mouvement de roulis et ramassaient tout ce qui traînait, d’une seule cuillerée de leur bec en forme de spatule. Des oies, blanches comme des statues de neige, dressaient leur robuste col, re-