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leva, se tenant le bras, lourd comme un bras de plomb.

Il lui fallut aller et venir à travers le grenier pour tenter de dissiper cette douleur où il y avait à la fois, intérieurement, avec de l’engourdissement, la brûlure d’une flamme et la morsure d’une dent cruelle. Elle allait et venait, lentement parfois, puis vite, avec l’allure d’une bête enfermée dans une cage, les traits contractés, la bouche plaintive et grondante, n’ayant plus qu’une idée en tête : qu’il était impossible de vivre ainsi. Elle dut s’arrêter, reprise par une suffocation terrible.

Elle s’approcha de l’ouverture du grenier pour se rafraîchir à l’air glacé du dehors. Elle respira mieux, mais les douleurs ne la quittèrent pas.

Elle aperçut la traîtresse petite Zélie, faillit l’appeler, puis sa fierté protesta, elle ferma la porte du grenier, se dit qu’elle