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Elle referma la porte qui donnait sur les champs, traversa de nouveau le jardin en donnant aux choses ce dernier regard appuyé et profond, qui voudrait s’emparer de tout à jamais, rouvrit la seconde porte, la referma, traversa la cour en frissonnant un peu du froid. Le jour tombait, le soleil était maintenant caché par les murs et les bâtiments de la ferme, tout était gris, les oiseaux étaient rentrés, les étables étaient silencieuses.

Hermine s’arrêta à la cuisine, demanda à la servante un bol de lait chaud, qu’elle attendit, et qui lui fut servi sans mot dire. Elle le but, dit qu’elle ne descendrait pas dîner, et remonta dans sa chambre. Il lui sembla de nouveau qu’elle se trouvait seule dans une maison abandonnée depuis longtemps. L’écho de ses pas se prolongeait mystérieusement dans le couloir et dans la cage de l’escalier. Sa chambre lui parut aussi muette et délaissée. Elle laissa entrer