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âmes. Elle lui trouva une physionomie ordinaire, sans rien qui inspirât le respect et la confiance. Il expédiait sa messe d’une voix monotone, avec des gestes d’habitude, ne laissait pas voir une émotion.

— Alors, pourquoi serai-je émue ? — pensa Hermine.

Il monta en chaire au milieu de l’office, dit aux paysans qu’il ne fallait pas boire, aux femmes qu’elles ne devaient pas être mauvaises langues, à tous, qu’ils devaient se résigner aux maux de la terre pour être heureux ailleurs, et Hermine s’amusa, un instant, à travers ses préoccupations, d’un Paradis où elle pourrait retrouver les gens qui étaient là, les hommes ivrognes, les femmes médisantes, confessés et communiés à temps pour connaître les félicités éternelles. Le curé descendit de chaire et reprit sa messe où il l’avait laissée. Il n’avait pas prononcé un mot pour aller au cœur d’Hermine.