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pour dormir, pour faire sa cuisine, pour manger, une embrasure de fenêtre pour se tenir, pour coudre, pour lire, pour regarder, elle aussi, les passants, à travers ses rideaux blancs. C’était tout ce qu’elle demanderait à la vie, avant de s’en aller reposer au cimetière où elle avait conduit son père et sa mère.

Elle s’aperçut qu’elle rêvassait ainsi, une fois de plus, tout éveillée, et qu’elle arrangeait à sa guise la fin de son existence, sans savoir comment elle la vivrait. Elle se gronda pour cette maudite habitude de toujours vivre à une autre date que celle des jours présents. Qui savait ce qui se passerait d’ici là ? Il y avait eu déjà, sans sortir de chez elle, tant d’imprévu dans sa destinée, qu’il était bien vain de faire des projets, alors qu’elle s’en allait, droit devant elle, sans savoir où elle allait se fixer.

N’importe, qu’elle s’en aille pour toujours, ou qu’elle doive revenir, Hermine