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Elle avait aussi quelque chose à dire :

— Mais vous non plus, madame Hermine, vous n’avez pas d’abri, puisque vous êtes là, sur la même paillasse que la pauv’Quat’sous… Qué q’vous savez, de c’qui vous arrivera ?… Vous n’êtes point méchante… et vous êtes avec des méchants… je l’sais ben, moi !… j’sais tout, à courir les chemins… On entend l’un… on entend l’autre… on comprend l’reste… Croyez-moi, madame Hermine… vous s’rez comme moi, un jour… vous finirez comme moi… j’sais ce que j’dis !…

Hermine eut une révolte, se leva :

— Plutôt mourir, — pensa-t-elle.

Elle regarda encore Quat’sous, se refusa à croire que c’était là le miroir de sa vie prochaine. Elle eut de la compatissance pour cet être resté dans les limbes de l’ignorance, et elle s’éloigna du refuge de Quat’sous, après lui avoir souhaité meilleure chance.