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quelque nourriture. La faim chasse le loup du bois.

Quat’sous vit au hasard, mangeant les croûtes qu’on lui jette, buvant de l’eau-de-vie avec les sous qu’elle obtient à la porte des églises, le dimanche, ou les jours de marché, sur les places des villages. On lui donne pour se débarrasser d’elle, de sa saleté, de sa vermine. Elle avait été, elle était encore, une prostituée de grandes routes pour les paysans alcooliques et vicieux, mais devenue de plus en plus un objet d’horreur, vivant seule, ou avec ses pareils, des vagabonds, des gens qui passaient, venant on ne sait d’où, et qui disparaissaient comme ils étaient venus, terribles inconnus de la vie, errants de l’espace, exilés de partout.

Elle a subi les outrages des saisons, vêtue de tristes vêtements, traînant des savates trouées, vêtue d’une jupe et d’un caraco en guenilles.