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monde, un père et une mère, des frères et des sœurs, que son père est mort, que sa mère buvait, que l’on entendait toujours crier et geindre lorsque l’on passait contre le mur de la chaumine où grouillait tout ce monde. Parfois, la porte s’ouvrait, la mégère montrait sa face tuméfiée et sale, ou les enfants venaient sur la route rire et pleurer, demander des sous aux passants.

C’est de ce taudis, de ce vacarme et de cette misère qu’était sortie Quat’sous, un jour, pour n’y plus rentrer. Puis, tout le monde était mort, la mère et les autres enfants, et la chaumine était devenue tout à fait une ruine.

Depuis l’âge de seize ans, Quat’sous court donc les routes, couchant au creux des meules, s’y faisant un abri contre le froid et la pluie.

Elle est devenue une vraie bête sauvage.

Lorsqu’elle se rapproche des villages et des hameaux, c’est qu’elle y vient chercher