Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rongées par le temps, les inscriptions illisibles envahies de mousses microscopiques. Le reste du terrain planté de croix noires à lettres et à larmes blanches, des croix qui s’en allaient à la débandade, penchées en tous sens, pareilles à de petits êtres fantastiques, aux bras étendus, qui trébucheraient et qui imploreraient.

Hermine lut au hasard des noms, des âges, des dates, puis elle parvint à un angle des murailles où étaient amoncelés des débris de croix, des couronnes pourries, des fleurs sèches, qui recouvraient sans doute des ossements et des poussières anonymes. C’était là, probablement, dans ce rebut, dans ce tas de fumier de la Mort, que se trouvait ce qui restait de Jean.

Hermine se laissa aller, mi-agenouillée, mi-assise, contre la muraille qui faisait à peine une ligne d’ombre sous le soleil du matin.

Ce qui restait de Jean ! Elle essaya de se