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mort quelques jours après Jean. Elle essaya de pénétrer dans le cœur de la vieille paysanne :

— Ne vous chagrinez pas, bonne maman, il a eu mieux que les prières de tous les prêtres du monde entier, il a eu vos larmes et les miennes.

La fille des Gilquin s’approcha, voulut prendre la main sèche et ridée de la grand’mère de Jean. Mais la vieille ne sembla ni l’entendre, ni la voir, s’en alla vers sa haute cheminée et ses ustensiles, se mit à frotter et à ranger.

Hermine était définitivement vaincue. Elle croyait, en venant chez la vieille femme, trouver un chagrin à consoler, une peine qui aurait répondu à sa peine. Elle croyait aussi qu’elle allait tout savoir de l’être qu’elle avait ignoré et qui était mort pour elle. Cet être, sans doute, était toujours vivant dans le souvenir de sa grand’mère. Elle espérait entendre la voix douce et