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à la laine, des roses, des pensées, des marguerites.

Tout sentait l’ancien temps, la vie puérile, le goût enfantin et naïf, l’existence casanière, vécue à la même place, parmi les reliques de la jeunesse et du mariage. Ici, un cœur ignorant s’était épanoui, avait fleuri, s’était racorni, et s’en allait maintenant en poussière, comme tout le reste.

En même temps qu’elle regardait l’humble mobilier, Hermine regardait aussi la vieille femme qui se tenait devant elle, appuyée sur un bâton.

De petite taille, assez voûtée, obligée de lever la tête pour voir le visage de la visiteuse, la vieille Olympe avait des yeux noirs encore vifs, des joues creuses, mais fraîches, marquées de rouge comme des pommes d’api. Elle ressemblait à une petite fée Carabosse, avec sa bouche sans dents, aux lèvres rentrées, presque invisibles, son