Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il se pouvait, tout gonflé aussi de fin duvet. La vieille horloge, dans sa gaine en forme de cercueil, faisait entendre le bruit monotone et rythmé de la vie qui passe, du temps qui s’enfuit, avec le cortège sans fin qui l’accompagne, des minutes et des heures, des jours et des années. Le grand balancier de cuivre poli passait et repassait, brillait comme un soleil, s’en allait dans la nuit.

Hermine vit cela rapidement, comme à la lueur d’un éclair. Elle vit aussi la cruche et la cuiller vendéennes — la buie et la coussotte, — elle vit la vieille commode au marbre gris, aux poignées de cuivre, un coussin de velours rouge sur lequel se desséchait et jaunissait un bouquet de fleurs d’oranger abrité d’un globe de verre, des tasses à café en porcelaine blanche, à filets d’or, symétriquement rangées sur un plateau de verre, une corbeille de mousse piquée de fleurs tricotées