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Pied, Muid ; « plusieurs écrivaient » Filosophie, Fisionomie, Fantome, Gran, Secon, Blon, Rétorique, Caractère, Estomac, Almanac ; et l’auteur du Traité adopte ces façons d’écrire. Il explique à sa manière la fameuse règle des participes, pierre d’achoppement de tant d’infortunés, et il l’appuie des exemples suivants : la nouvelle que m’a donné votre lettre ; l’honnêteté que m’a fait votre sœur ; elles les ont aperçu mangeant. « Ces participes doivent être invariables, dit-il, parce qu’ils sont immédiatement suivis d’un nom ou d’un verbe[1]. » Les règles de la ponctuation sont exposées de même en grand détail, et voici le curieux spécimen qui les accompagne : « La paresse produit en l’homme un sommeil, qui est une image de la mort, et qui a les mêmes éfets ; puisqu’il lui ôte l’action et le mouvement : c’est un sepulchre honteux pour les vivants : celui qui y demeure enseveli, n’est pas seulement privé de la gloire et de l’avantage, qui revient des actions vertueuses : mais sa vie est pleine de misères, de douleur et de nécessité. » Quand à la Manière d’écrire correctement divers mots, c’est un lexique fort curieux ; on y trouve en grand nombre des mots comme anacorette, ciprès, décendre, éco de la parole, fan de biche, pan, taon, neud, taiter la mamelle, martyr, martiriser, nége, peigne, nétoier, nettement, orfévrie, orizon, hipotèse, limonade, limonneux, paticerie, plote, saumont,

  1. Régnier-Desmarais, grammairien officiel de l’Académie française, s’est donné bien du mal pour embrouiller cette fameuse règle des participes. Il veut qu’on écrive : Les peines que cette affaire m’a données et Les peines que m’a donné cette affaire. D’après cet oracle, il fallait écrire : Une ville que le commerce a rendu puissante. Les hommes que j’ai vu partir. Les maux que leur a causé la guerre, etc. (Traité des participes, dans le Traité de grammaire française, 1706.)