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dit qu’ils étaient l’un et l’autre bien près de s’entendre, il ajouta ces paroles significatives : « Vous me trouvez sévère pour la Constituante, aussi sévère que je l’ai été précédemment pour l’ancien régime ; vous verrez avec quelle sévérité je traiterai la Législative, — et la Convention, — et le Directoire, — et le Consulat, — et l’Empire, — et la Restauration, — et tous les régimes qui leur ont succédé. » On sait que Taine était encore sous l’impression de la véritable épouvante dans laquelle l’avait jeté la Commune ; c’est alors qu’il disait à Gabriel Charmes : « On ne se noie jamais dans les bénitiers, on se brûle toujours avec le pétrole. » Son siège était fait d’avance ; l’histoire n’était pas à ses yeux comme aux yeux de Michelet une résurrection, c’était plutôt une destruction. Le pessimisme de Taine semblait éprouver une sorte de joie en accumulant ainsi les ruines ; s’il avait pu achever ses Origines de la France contemporaine, il aurait cherché à démontrer que notre pays a toujours été mal gouverné.