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et Renan, ils sont l’un et l’autre en dehors de tout christianisme. Comment pouvaient-ils donc juger Port-Royal avec exactitude ? Nous ne nions pas le talent incontestable de ces deux écrivains mais nous avons remarqué dans leurs travaux sur Port-Royal d’innombrables erreurs de fait et d’appréciation qui nous.ont convaincu que leurs travaux ne méritent pas les éloges pompeux qui en ont été faits qu’eux non plus ne connaissent pas le catholicisme et qu’ils confondent cette grande doctrine avec le jésuitisme, quoiqu’elle lui soit diamétralement opposée. »

En dehors de ces deux apologies, l’Observateur est demeuré muet sur la question du jansénisme. Sa principale affaire, c’était la lutte contre Veuillot et l’Univers, contre l’ultramontanisme et contre le culte idolâtre de la Vierge Marie. Il ne faut donc pas s’exagérer l’importance de cette publication, qui ne tarda pas à être confisquée, pour ainsi dire, par l’abbé Guettée. Collaborateur occasionnel au début, il s’imposa en i858, et devint dès lors le rédacteur principal, sinon le rédacteur en chef, et cela au moment où l’archevêque Morlot lui ôtait la permission de dire la messe dans le diocèse de Paris. Il finit même, a-t-il dit, par en être le seul propriétaire. Guettée trouva moyen de faire de la réclame pour ses nombr eux ouvrages, et de satisfaire son goût très prononcé pour le commerce des livres. C’est ainsi qu’il lança son Histoire des Jésuites, publiée par livraisons de seize pages au prix de vingt-cinq centimes, et qu’il fit valoir en toute occasion son Journal de Ledieu et son Histoire de l’Église de France, dont le douzième volume parut en i856. Très apprécié par ceux qui dirigeaient l’Observateur catholique, et ils avaient raison de faire le plus grand cas de son talent, il était néanmois surveillé par eux, et il