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1797 a été jugé inattaquable il a été impossible d’y trouver la moindre trace d’une préoccupation janséniste.

Peut-être n’en dirait-on pas autant au sujet d’une publication des évêques constitutionnels qui parut de 1795 à 1803 et qui a pour titre : Annales de la Religion, ou Mémoires pour servir à l’histoire du XVIIIe siècle, par une société d’amis de la Religion et de la Patrie[1]. En tête du premier numéro (2 mai 1795) se trouve un discours analogue à ceux que les Nouvelles ecclésiastiques publiaient tous les ans depuis 1728, et son auteur était précisément Guénin de Saint-Marc, le rédacteur en chef des Nouvelles ecclésiastiques jusqu’à la fin de 1793. Ce fougueux écrivain mit sa plume au service de Grégoire et de Desbois de Rochefort, les fondateurs des Annales, et on retrouve jusque dans le 18e volume des articles nécrologiques et des dissertations qui semblent bien devoir lui être attribués. Parmi les rédacteurs se trouvaient des écrivains notoirement jansénistes, et ce fut une source de difficultés. Le futur président des deux conciles, Claude Lecoz s’en plaignait à Grégoire[2], et d’autre

  1. 18 volumes in-8o, publiés d’abord chez Leclère, ancien éditeur des Nouvelles ecclésiastiques, ensuite à l’Imprimerie-librairie chrétienne, rue Saint-Jacques, et finalement rue des Bernardins. Imprimées à 1.800 exemplaires, les Annales sont de toute rareté. J’ai connu un historien du Concordat qui les a fait rechercher inutilement en librairie pendant vingt ans.
  2. Lettre autographe du 27 avril 1797 : « J’ai vu, avec peine, au numéro 22 des Annales, ce qu’on y dit du Jansénisme et du Quesnellisme. Hélas ! n’avons-nous pas assez d’affaires sur les bras ? D’ailleurs peut-on soutenir que ces erreurs ne font rien à la foi ? J’en dis autant de la dévotion au Sacré-Cœur, que l’on semble ridiculiser. L’Église sans doute peut s’en passer. Mais cette dévotion n’a rien qui blesse la morale ou la doctrine catholique. Que les jésuites en soient les instituteurs et les jansénistes les détracteurs, laissons-les