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la Bulle Unigenitus. Il était foncièrement tolérant, il a eu pour amis intimes des protestants et des juifs : nous le verrons faire preuve d’un certain éclectisme. J’ai compulsé avec grand soin les archives de l’Église constitutionnelle qui étaient sa propriété et qu’il a sauvées de la destruction, les registres originaux des deux conciles de 1797 et de 1801, ainsi que les brouillons de leurs procès-verbaux, les registres du Presbytère de Paris et de la cultuelle de Notre-Dame, les innombrables brochures qu’il avait classées, et enfin les quinze ou vingt mille lettres qu’il avait conservées, et je puis affirmer sans crainte d’être démenti que le jansénisme n’a joué aucun rôle dans l’œuvre de la reconstitution du catholicisme par les évêques réunis et par leurs collaborateurs. Leur première Encyclique, datée du 15 mars 1795, débutait par une profession de foi qui ne donne pas la moindre prise à la critique ; la voici :

« Nous croyons que l’Église est l’assemblée des fidèles qui, sous la conduite des pasteurs légitimes, dans la profession d’une même foi et la participation aux mêmes sacrements, forment un même corps dont Jésus-Christ est le chef invisible, et le pape le chef visible.

« Nous croyons de cœur et d’esprit tout ce que croit et enseigne l’Église catholique, apostolique et romaine.

« Nous professons sa doctrine telle qu’elle a été définie par les conciles œcuméniques.

« Nous adoptons l’exposition de la doctrine de l’Église catholique par Bossuet. »

Les ultramontains pouvaient n’être pas satisfaits de cette dernière déclaration ; mais ils étaient si peu nombreux en 1795 !

Dans la seconde Encyclique, datée du 13 décembre de cette même année, Grégoire a introduit un chapi-