Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dre , qui fut élu en 1798 évêque de Besançon, était encore plus dur pour les jansénistes : « Ils ne voudraient, disait-il, d’éloges que pour eux et leurs amis. Il y a longtemps que je connais ces messieurs, ils ont toujours la charité sur les lèvres et le fiel toujours dans le cœur. » Claude Lecoz, qui présida les deux conciles de 1797 et de 1801, était fortement entaché de molinisme, et enfin l’évêque de l’Ain, Royer, qui fut élu évêque de Paris en 1798, se vit réprimander vertement par le doctrinaire Minard, parce qu’il avait prêché en véritable jésuite, à Saint-Médard, à Notre-Dame et ailleurs au sujet de la fréquente communion. « Tout votre discours, lui disait-il en propres termes, n’a été qu’un réchauffé du livre du P. Pichon. Que pouviez-vous tirer d’une source aussi impure ? On n’ignorait point qu’élevé dans les écoles des Sulpiciens et des Jésuites, ce vieux fantôme du jansénisme vous inspirait une terreur panique ; que vous étiez en garde, en défiance contre ceux qu’il vous arrivait quelquefois de désigner sous le nom de gens de parti. …Cependant on aimait à se flatter que vos préjugés tomberaient peu à peu… Depuis ces dernières années vous aviez été à portée de voir de plus près ces hommes de parti prétendu, de conférer avec eux, de les entendre s’expliquer sur tous les points du dogme catholique. En aviez-vous trouvé un seul dont la foi ne fût pas celle de l’Église ? Il y a lieu de présumer que non, puisque vous fraternisiez avec eux, et que vous leur témoigniez même quelque estime. Mais voilà que tout à coup, sans y être aucunement provoqué, dans un discours public, vous. les accusez, avec une violence extrême, d’en vouloir à la fréquente communion, et vous les traitez en conséquence d’ennemis de Jésus-Christ. L’imputation est on ne peut plus grave ; heureusement elle est d’une faus-