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histoire du mouvement janséniste

les partisans de l’œuvre des Convulsions ; cela prouve simplement que Saint-Médard, dans ce qu’il a de raisonnable, se rattache étroitement à Port-Royal. Quelle ampleur dans ce mouvement de résurrection port-royaliste durant tout le xviiie siècle, un siècle si frivole aux yeux de ceux qui ne le connaissent pas ! Mais c’est après 1750 qu’ont paru les histoires générales, celles de Besoigne et de dom Clémencet, les histoires des persécutions, les Mémoires chronologiques de Guilbert et autres publications de même importance ; nous aurons l’occasion d’y revenir[1]. Dans la première moitié du siècle on a donné successivement les Mémoires de Fontaine (1736), de Lancelot (1738), de Du Fossé (1739), le précieux Recueil d’Utrecht (1740), la belle Histoire de Port-Royal de Racine (1742). On avait publié dès 1723 le Nécrologe de dom Rivet, complété pour les six premiers mois par Lefebvre de Saint-Marc (1735). Le très important Recueil des actes des religieuses de Port-Royal est de 1735 ; la Vie de Pavillon en trois volumes a paru en 1738, et les trois volumes des Lettres de la Mère Angélique sont de 1742-1744, ainsi que les Mémoires pour servir à la vie de cette Mère.

Alors aussi furent imprimés et réimprimés à un grand nombre d’exemplaires les ouvrages de Hamon, de Sainte-Marthe, de Nicole, de Quesnel, de Duguet et de tous les autres écrivains de l’école de Port-Royal. Les gens du xviiie siècle, qui savaient trouver du temps pour lire et qui ne craignaient ni les gros livres ni les longs ouvrages, faisaient leurs délices de ces lectures, et l’on sait que Nicole seul a été publié au xviiie siècle à plus de cent mille exemplaires. Au-

  1. V Ch. XXIII.