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histoire du mouvement janséniste

soufflet pour la Constitution ! » C’en était fait de l’Oratoire considéré comme foyer d’opposition et de résistance à la Bulle. Et cependant, comme le dit encore l’historien cité plus haut : « le public ne pouvait pas se résoudre à regarder un oratorien comme constitutionnaire[1] ».

L’histoire des autres congrégations françaises qui ont appelé en 1718 et qui ensuite ont été amenées à révoquer leur appel serait une répétition fastidieuse de ce qui vient d’être dit ; il faut donc glisser et se contenter de recueillir quelques détails caractéristiques. Les Dominicains, ou comme on disait en France les Jacobins, avaient appelé en 1718 mais ils se trouvèrent dans une situation particulièrement délicate sous le pontificat de Benoît XIII, un dès leurs, dont on a vut les déclarations si franchement thomistes et augustiniennes, et si contraires au molinisme. Mais ce pape se nettement augustinien préconisait la Bulle Unigenitus ; et il voulait qu’elle fut acceptée. Le nombre des dominicains appelants et réappelants diminua donc graduellement ; ils étaient cinq au grand couvent de la rue Saint-Jacques en 1728. On eut recours pour les réduire aux procédés ordinaires, et on y parvint sans trop de peine, car l’ordre de saint Dominique ne sut pas mettre à profit les bonnes intentions du dominicain Benoît XIII ; il avait peu de crédit à Rome, et il était obligé de recourir aux Jésuites pour obtenir les grâces qu’il sollicitait.

Les Doctrinaires avaient pour fondateur César de Bus, qu’ils auraient bien voulu voir canonisé. Mais ils étaient très attachés à la théologie de saint Augustin et à celle de saint Thomas ; il y eut donc parmi eux un

  1. Fourquevaux, ouvrage cité, tome III, p. 192.