gne une députation du Parlement ; le premier président présenta timidement quelques observations, mais le roi furieux lui cria : « Silence ! » et il fit déchirer par Maurepas le papier que lui présentait le conseiller Pucelle. Pucelle fut arrêté au sortir de cette entrevue, et Titon la nuit suivante.
À cette nouvelle, les magistrats cessèrent de juger, et les avocats cessèrent de plaider ; mais le gouvernement leur intima l’ordre de reprendre leurs fonctions, et il fallut les reprendre. Mais le premier acte du Parlement, ce fut un arrêt du 13 juin contre le mandement de Vintimille, et trois jours plus tard un arrêt du Conseil, presque aussi laconique[1], cassait et mettait au néant l’arrêt du 13 juin. Quatre nouveaux conseillers étaient enlevés et exilés[2] ; les autres étaient invités à se montrer dociles, « à peine de désobéissance, d’encourir l’indignation de Sa Majesté, et de privation de charges ». Le vendredi 20 juin, les magistrats des sept Chambres des Enquêtes et des Requêtes, au nombre de cent cinquante-huit, allèrent au-devant de la punition annoncée ; ils se privèrent eux-mêmes de leurs charges par une démission générale. La cour étonnée parut céder un moment ; elle fit au Parlement de belles promesses ; elle l’autorisa même à présenter des remontrances, et dans ces conditions les cent cinquante-huit démissions furent retirées.
On a le texte des remontrances de 1732, et le texte beaucoup plus étendu du projet de remontrances qui fut élaboré alors avec grand soin : c’est une œuvre très remarquable que les historiens devraient étudier