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CHAPITRE X

Suites de la paix de Clément IX (1668-1679)



Quelques pages suffiront pour faire connaître la situation de Port-Royal au lendemain de la paix de Clément IX, et Sainte-Beuve a résumé cette histoire d’une façon si heureuse qu’il n’y a qu’à lui laisser la parole, sauf à joindre à son récit quelques détails complémentaires et à contester quelques-unes de ses théories, notamment celle du déclin de Port-Royal, que rien ne justifie, « Les dix années qui suivent la paix de l’Église sont pour Port-Royal, dit Sainte-Beuve, dix années de gloire, de déclin au fond, mais d’un déclin voilé, embelli ; ce sont d’admirables heures de doux automne, de riche et tiède couchant. La solitude refleurit en un instant et se peuple, plus émaillée que jamais. L’ancien esprit au-dedans se continue et se mêle au nouveau sans trop de lutte. La Mère Agnès survit de deux années encore ; les Mères de Ligny, du Fargis (l’abbesse nouvelle), et la Mère Angélique de Saint-Jean (prieure), avec les auxiliaires que nous lui avons vue, animent tout. Il ne se reforme plus d’écoles de garçons (j’allais dire de petits messieurs), mais les jeunes filles pensionnaires se multiplient ; les deux petites demoiselles de Pomponne y entrent les premières. M. de Sévigné fait bâtir les trois côtés du cloître qui manquaient et que le nombre des religieuses exige. Au