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Telles sont les raisons dont je m’autorise pour attribuer à Gérard David le tableau que je présente et, par ricochet, le Saint Luc de Münich. Aussi bien, sommes-nous loin de connaître toutes les créations de ce maître trop longtemps éclipsé, mais dont l’art puissant et savoureux a pris, grâce aux découvertes de M. James Weale, une revanche qui se fera de plus en plus éclatante à mesure que se débrouillera l’histoire encore si obscure de l’ancienne école néerlandaise.

Du reste, avec ou sans attribution, la Vierge à l’Enfant que M. Rigaux a eu le flair d’acquérir est, dans toute la force du terme, une œuvre d’art et de première qualité. Aussi ne saurait-on savoir trop de gré à son possesseur de la généreuse décision qu’il a prise spontanément de renoncer à l’avantage d’un gain énorme ou à l’agrément d’une jouissance égoïste pour réserver au musée de Lille l’entier bénéfice de sa bonne fortune.

François Benoît